Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jean François Dardenne
29 août 2012

QUEL AVENIR POUR LE COMMERCE A NOGENT SUR OISE ?

Le départ annoncé de la boucherie traditionnelle des 3 Rois pose à nouveau la question du commerce de centre-ville à Nogent sur Oise. Il était de ma responsabilité de dénoncer,  avec force,  la méthode et la vision caricaturale, politisée et médisante, relayées par les médias locaux, des deux gérants sur les raisons (officielles et officieuses) de ce départ. (Cf. précédent article ainsi que le blog de Jallal CHOUAOUI, 2ème Maire-Adjoint chargé du développement local)

 

Cela dit, c’est une question bien réelle et sérieuse qui nous interpelle tous : citoyens, professionnels et élus.En effet, la présence d’activités commerciales harmonieusement réparties sur le territoire communal a des impacts tant économiques (création de valeur ajoutée, emplois)  que sociaux (présence rassurante pour lutter contre le sentiment d’insécurité par exemple, ou lutte contre la malbouffe, …) et environnementaux (puisqu’elles contribuent à réduire notre empreinte écologique du fait de leur proximité en réduisant les nuisances du trafic automobile).

 Il revient donc au Maire et aux élus de proposer  encore et toujours  des pistes d’action concrètes pour sauvegarder et développer ces commerces, véritables pôles de vie et d’attractivité.

 

Commençons par regarder ce qui a été fait dans notre ville !

 

1 - Dès 2008, nous avons saisi la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Oise afin de mettre en place un périmètre de sauvegarde du commerce de proximité selon la loi qui institue de tels périmètres. Le but est de pouvoir intervenir dans le cadre d’un droit de préemption sur les échanges de fonds de commerce, afin de maîtriser, autant que faire se peut, les évolutions de commerces et les transferts d’activités envisagés. Ce périmètre s’étend de la Place de la république à la Place des 3 Rois, en empruntant la rue du général de Gaulle et alentour.

 Ce dispositif reste malgré tout défensif, et ne porte que sur les fonds existants et non les créations. C’est ainsi qu’il ne peut être mis en œuvre pour ce qui concerne les récentes cellules commerciales de l’immeuble avenue du 8 mai. De plus, ce dispositif légal est maintenant aisément contourné !

 

2 - Nous avons développé une action économique urbaine qui a permis de favoriser l’implantation de nouveaux et souvent jeunes entrepreneurs commerciaux, qui ont pris la mesure de la concurrence avec les grandes surfaces et qui savent jouer des avantages de leur situation  avec plus de proximité, plus de réactivité, plus de service rendu à leur clientèle, horaires mieux adaptés,  meilleure prise en compte des besoins différents exprimés par la clientèle ( produits équitables, de saison, privilégiant les circuits courts de distribution,, …)  .C’est à ce titre que des créations de  commerces ont eu lieu sur la Place de la République, rue du général de Gaulle, Place des 3 Rois, dans le quartier des Rochers, dans les locaux de l’ex-Sarcus. C’est aussi dans le cadre de cette action que nous avons pu travailler à la, réouverture rapide de la Civette, avec le retour de l’ancien couple de gérants.

 

3 -Notre volonté de redynamisation commerciale des différents quartiers de Nogent passe également par notre exigence de maintien de la diversité du commerce. A l’image d’autres villes de l’agglomération et de notre pays, la composition sociologique de la population nogentaise génère le développement d’un commerce communautaire : oriental – maghrébin – asiatique – africain sub-saharien. Et l’on ne peut que constater d’un côté le  désintérêt exprimé par les uns envers le métier de commerçant qui apparaît déclassé et beaucoup trop contraignant  et pour d’autres une mobilisation financière et humaine relevant d’une véritable stratégie familiale et communautaire,  pour qui l’ouverture d’une enseigne est un signe manifeste d’insertion et de réussite professionnelle. Cette tendance fait apparaître un déséquilibre évident entre la raréfaction de certains commerces et la multiplication de certains autres, ce dont beaucoup se plaignent, à juste titre ! 

Notre action doit donc permettre d’accompagner les projets d’entrepreneurs positionnés sur des « créneaux » plus difficiles et de favoriser ainsi la présence de la palette complète des commerces présents en ville. Autant la situation nogentaise paraît à ce jour satisfaisante dans des secteurs comme la boulangerie-pâtisserie, l’alimentation générale et les supérettes, les salons de coiffure ou encore les fleuristes ; autant elle apparaît insuffisante  quand on évoque les secteurs de la restauration traditionnelle (sans doute faudra-t-il s’interroger sur l’offre du Foyer de Jeunes Travailleurs et sa clientèle beaucoup plus large que son objet social), la boucherie-charcuterie, certaines activités liées à la beauté et au bien-être ou encore les lieux de convivialité que sont les cafés-tabac et bar-brasseries.

Ce constat rapide – la liste n’est pas exhaustive – montre l’ampleur de la tâche qu’il nous reste à réaliser. Des créations comme le traiteur Séson ou encore le Spa des Mondes au quartier des Rochers montrent que le chemin est certes difficile mais pas impossible, même si la prudence doit rester de mise face au risque d’entreprendre !

 

4 – Nous avons installé le marché hebdomadaire chaque vendredi sur la Place des 3 Rois et l’avons positionné sur un nouveau créneau horaire qui s’avère novateur et très porteur selon les spécialistes gestionnaires de marchés : l’après-midi et le début de soirée. Des animations viennent régulièrement agrémenter la déambulation des clients parmi les étals plus nombreux. L’équilibre financier de la délégation de service public s’en trouve considérablement et positivement modifié.

 Depuis 2 ans maintenant, nous avons posé les bases d’un marché de Noël sur le parvis de Gersthofen. Sa montée en puissance sera progressive et maîtrisée. 

 

5 – Nous avons engagé les moyens municipaux au service de la communication des entrepreneurs commerciaux : articles dans le magazine municipal, relais avec la presse  locale, mise en place de partenariats stratégiques institutionnels avec la Boutique de Gestion le Roseau qui assure une permanence de détection et d’accompagnement des porteurs de projets. Nous avons, avec la Chambre de Commerce et d’Industrie,  décerné le label qualité commerce-artisanat-services aux commerçants volontaires qui ont bien voulu s’inscrire dans cette démarche d’excellence : Optique de la Mairie, Alcina coiffure, Sucré-salé, National Immobilier, la Boucherie des 3 Rois, la Pataterie, la boulangerie « Mil’ délices », le salon MTCJ coiffure et la fleuriste Corinne Delforge. Les remises de ce label qualité ont eu lieu à l’Hôtel de Ville et ont été médiatisées.

 

6 – Initiative prometteuse et attendue depuis une quinzaine d’années : les commerçants les plus dynamiques se sont regroupés  au sein d’une association qui a mis au cœur de son intitulé le nom du regretté gérant de la Civette, Patrick Bouchez ; en hommage à celui qui fut la cheville ouvrière de cette création.  La Municipalité se réjouit de cette naissance qui fera des  commerçants les initiateurs et relayeurs des actions de promotion qui seront mises en place à l’avenir.

 

7 – Enfin nous avons suscité, encouragé et accompagné le développement du centre commercial AUCHAN sans précédent : 40 millions d’euros d’investissement pour déplacer la station service, créer un drive, agrandir la surface commerciale du magasin et développer une nouvelle galerie marchande ultra moderne, avec plus de 40 enseignes dont des locomotives comme Flunch et H&M. 130 créations nettes d’emploi ! Une opportunité inouïe pour le territoire nogentais et pour l’agglomération creilloise !

Cette stratégie commerciale du groupe AUCHAN s’inscrit dans les nouvelles tendances observées puisqu’Auchan, par son implantation en plein cœur de la zone urbaine et contrairement aux zones commerciales en périphérie des villes, vient conforter-par cet investissement-le caractère de proximité de son magasin.

Sa filiale immobilière IMMOCHAN nous a d’ores et déjà fait part de son intérêt pour la reprise des cellules commerciales situées de l’autre côté de l’avenue de l’Europe, à l’horizon 2017.

 

Regardons maintenant ce qui est en cours

 

8 – La zone commerciale de Saulcy, gérée par le S.I.V.U associant les  communes de Nogent, Laigneville, Mogneville et Monchy St Eloi est dorénavant achevée, l’ensemble des lots ayant trouvé preneurs. Il convient cependant de surveiller comme « le lait sur le feu » les agissements du promoteur commercial qui s’est vu confier la gestion de cette zone (  implantations, pratiques commerciales et entretien des espaces). A ce sujet, on ne peut que regretter le fait que l’ancienne municipalité, sous la responsabilité du maire précédent Claude Brunet, ait confié les clefs de cette zone mais aussi celles de de l’immeuble Eiffage, sans aucune contrepartie, à des promoteurs commerciaux qui n’en font qu’à leur tête sans forcément tenir compte de l’intérêt général de la commune et de ses habitants. De fait, les collectivités à l’heure actuelle n’ont plus la maîtrise du devenir de ces lieux.

 

Nous avons du corriger l’erreur de conception manifeste de cette zone de Saulcy : l’absence d’une bretelle de sortie directe sur la RD 1016, ou à défaut la RD 200, qui a causé beaucoup de désagréments pour les riverains de ce quartier ; c’est pourquoi nous avons implanté, sans plus attendre, un sens unique afin de réduire le flux de circulation dans le secteur et avons engagé avec les services du conseil général de l’Oise la création d’une bretelle de sortie directe sur le CD 200 qui corrigera cette erreur initiale de conception. Nous en sommes actuellement à la phase d’étude d’impact environnemental.

 

9 – Nous travaillons avec l’EPARECA pour réhabiliter complètement la zone commerciale des Coteaux. Il s’agit de l’Etablissement Public pour l’Aménagement et la Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux avec lequel nous avons d’ores et déjà signé une convention qui permettra d’acquérir, en lien avec l’EPFLO de l’Oise,  puis de détruire la dalle actuelle dans le cadre de la rénovation urbaine financé par l’ANRU et les collectivités. Ce travail sera mené dans le cadre du PRU Obier Granges et devrait aboutir en 2017. La Ville investira 1 million d’euros dans ce projet mixte habitat-commerce après destruction du foyer ADOMA ; pour en finir avec ce point noir qui engendre de multiples difficultés dans le secteur concerné.

 

10 – Nous pouvons dorénavant envisager la mise en place d’un plan FISAC, l’une des conditions nécessaires à son élaboration, à savoir la création d’une association de commerçants étant maintenant levée. Il s’agit du Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce qui accorde des subventions aux commerçants et artisans en finançant des dépenses de fonctionnement et d’investissement, comme la promotion commerciale de l’association locale de commerçants, ou encore des travaux de mise en accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, etc… Des réunions de travail avec la C.CIO sont programmées dès septembre 2012.  

 

Au-delà de ce qui a été fait, passer à l’offensive !

 Ces actions à vocation défensive ou nécessitant le moyen et long terme ne nous dispensent pas de mettre en œuvre de nouveaux dispositifs. Il manque à notre collectivité un « bras armé » afin de disposer de la puissance de feu et de la réactivité nécessaires pour intervenir, efficacement,  avant qu’il ne soit trop tard et passer ainsi d’une action défensive à une action offensive. Le maintien de la diversité et de la vivacité de notre commerce local nécessite d’aller plus loin dans ce qui a été entrepris.

 C’est pourquoi je proposerai aux élus de travailler sur un nouveau projet intitulé «  Commerce en vie, commerce en ville » qui vise à doter notre collectivité d’un tel outil, dans le cadre d’un partenariat entre public et privé.

 Voilà une mise en perspective de ce qu’est la réalité de  notre action publique locale,  dans ce domaine complexe qu’est l’attractivité commerciale et j’ai bien conscience que  ce genre de propos ne peut faire l’objet d’une première page dans un journal local, sous peine de très vite  «ennuyer » le lecteur !  C’est regrettable mais c’est ainsi !

 Cela n’empêchera pas notre équipe de vous assurer de sa volonté farouche de continuer à agir dans ce domaine, comme dans tous les autres.

 «  Ce qui est fait vaut mieux que ce qui est parfait ». Cette formule, nous la faisons nôtre !

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité